Une nouvelle attaque de loups se serait produite dans la nuit de mercredi à jeudi à Vimines sur les hauteurs de Chambéry. C’est un troupeau de moutons qui a été décimé. Pas moins de 20 bêtes ont été découvertes égorgées ou éventrées. Plusieurs loups en seraient à l’origine. Les gendarmes se sont donc rendus sur place hier matin pour constater les dégâts. On rappelle qu’au mois de mai dernier 12 moutons avaient été tués dans une attaque de loups à St Jean de Chevelu sous la dent du Chat.
En conséquence, des organisations agricoles dont la FNSEA ont claqué la porte du groupe national loup à Lyon, ce lundi. L'estimation annoncée de la population de ces canidés, en baisse par rapport à 2022, est, selon elles, en deçà de la réalité.
Une annonce vécue comme "une provocation". L'estimation du nombre de loups en France cette année est "clairement sous-évaluée" par les autorités, selon les organisations agricoles majoritaires qui ont "claqué la porte" du groupe national loup ce lundi 3 juillet.
Ce plan, coordonné par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, établit chaque année une estimation du nombre de canidés déterminant le nombre maximum de loups pouvant être abattus pour protéger les troupeaux.
La préfète a annoncé "une diminution de l’estimation de la population de loups pour 2023, alors que les attaques des troupeaux croissent depuis le début de l’année de 16 % par rapport à la même période de 2022 et que les dégâts sur les troupeaux ont augmenté de plus de 20 % en 2022", dénoncent les organisations agricoles dans un communiqué commun - le syndicat majoritaire FNSEA, ses associations spécialisées dans l'élevage (FNO, FNB, FNC), le syndicat allié Jeunes agriculteurs et les Chambres d'agriculture.
Cette estimation porterait le nombre de loups à 906 en France en 2023 contre 921 l'année passée. Un chiffre qui n'a pas été rendu public par les autorités. L'estimation annuelle de la population de loups est très attendue à la fois des éleveurs dont les animaux peuvent être des proies, et des défenseurs de la nature.
Le loup étant un animal sauvage vivant sur de grandes étendues, sa population ne peut être comptée précisément et est donc estimée à partir d'indices (observation visuelle, empreintes, déjections...) à partir desquels l'Office français de la biodiversité (OFB) publie une fourchette d'estimation.
Le comptage en question
Les organisations reprochent à l'OFB de s'être fondé sur un nombre d'indices "très en retrait par rapport à l'année précédente : près de 1 000 en moins". "Si on collecte moins d'indices, on a un chiffre qui baisse", a dit lors d'une conférence de presse Edouard Pierre, éleveur et président des Jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes, pour qui l'OFB "manque de moyens".
Le loup gris est protégé dans l'Union européenne. Mais des tirs sont prévus à titre dérogatoire, en dernier recours, pour protéger les troupeaux. Le plafond de tirs dépend de l'estimation de la population et devrait donc être légèrement abaissé.
"Clairement, le nombre de loups est sous-évalué", s'est agacé Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, dénonçant une "mascarade" et un "mépris absolu pour le travail des éleveurs". "Tous les éleveurs vous diront qu'on voit des loups partout", a-t-il déclaré.
Les organisations agricoles demandent à l'État la mise en place d'un "plan national d’actions pour la sauvegarde de l’élevage pour 2024/2029", espérant qu'il aboutisse à la mise en place d'un seul tir de défense "sans plafond de destruction".
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